Le Fidèle Pasteur et les Bergers indignes
L’État d’Israël revu et corrigé par Moché rabbénou !
Par Jonat pour de Juif.org (03.11.08)
Voici un texte extraordinaire du Zohar haKadoch rédigé d’inspiration divine par rabbi Chimon bar Yohaï, où est relatée une longue discussion entre deux grands leaders et rédempteurs du peuple juif, telle une havrouta (étude en binôme) qui transcende le temps et l’espace : Moché rabbénou et Eliahou hanavi.
Ce long passage du Zohar (Parachat Nasso 124a), parfois hermétique, appelé « Ra’ya Meheimna » - le Fidèle Pasteur – qui traite de différents sujets de Torah dont l’époque messianique, se termine sur une prière de Moché rabbénou pour la délivrance finale.
En effet, le texte nous explique que, leur étude achevée, Eliahou s’apprête à monter au ciel pour intercéder auprès d’Hachem pour libérer le peuple juif de son exil et demande à Moché de lui transmettre des arguments de taille qui permettront sa délivrance immédiate.
S’exécutant, Moché lui présente un tableau sévère de la situation pré-messianique mais extraordinaire de clairvoyance ! Tout y est : État et dirigeants laïcs et antireligieux, capitalistes et corrompus, où l’écart entre les riches et les pauvres est sidéral, les subventions pour le social et les institutions religieuses pratiquement inexistantes, et où les étudiants de Torah sont inlassablement dénigrés et mis au ban d’une société qui est régulièrement incitée à s’émanciper et à s’assimiler de gré ou de force…
Leur dernière étude traite de l’époque messianique et du Èrev rav – membres du peuple juif qui se battent pour l’assimilation de celui-ci :
A propos du Èrev rav il est écrit : « et le peuple à cette vue, trembla et se tint à distance » (Chémot 20:14). Ils seront loin de la rédemption et ils observeront les étudiants de la Torah et la sainte nation dans toute sa splendeur, mais ils se tiendront loin d'eux. S'ils souhaitent se joindre à eux, il est écrit : « On ne doit pas porter la main sur lui, mais le lapider ou le percer de flèches » (ibid. 19:13). A cette époque, il s’accomplira pour Israël : « Seul, Hachem le dirige, et nulle puissance étrangère ne le seconde » (Devarim 32:12). Il a déjà été expliqué qu’il ne sera pas accepté de nouveaux convertis à l’époque du Messie. « Et les impies périssent dans les ténèbres » (Chemouel II 2:9): c’est le Èrev rav. Par conséquent, le prophète a proclamé à leur sujet : « et ils ne viendront pas sur le territoire d'Israël » (Yéhezkel 13:9).
La vision de rabbi Chimon traverse le temps et l’étude du « Ra’ya Meheimna » se clôture à notre époque. Quand arrive le moment de partir, Moché partage la souffrance causée par la situation financière, morale et spirituelle critique du peuple d’Israël à la fin des temps :
Eliahou dit au Fidèle Pasteur (Moché) : il est temps pour moi de partir en haut [pour amener la délivrance finale]. Fais-moi jurer solennellement [d’accélérer la Rédemption], car pour toi je veux monter là-haut. Car le Saint béni soit-Il, m'a donné l'autorisation de me révéler à toi dans ta prison, dans ton lieu de sépulture, et pour te remplir de bienfait parce que tu t’es profané par les péchés du peuple [car parmi eux il est comme en prison]. Tel est le sens de : « Et c'est pour nos péchés qu'il a été meurtri » (Yéchaïa 53:5).
Le Fidèle Pasteur (Moché) lui dit :
Fais-moi le serment solennel au nom de Hachem, que tu feras tout ton possible pour ne pas retarder la rédemption, car je me trouve dans une grande détresse. [A mon sujet il est écrit :] « Il se tourna de côté et d'autre et ne voyait paraître personne » (Chémot 2:12). Aide moi, sors moi de cette détresse, de cette tombe sur laquelle il a été dit de moi : « On a mis sa sépulture avec celle des impies » (Yéchaïa 53:9). Ils ne me reconnaissent pas, et je suis aux yeux de l’Èrev rav, ces mécréants, considéré comme un chien mort répugnant[1] parmi eux, car « la sagesse des scribes (Sages) répugnera » parmi eux, dans chaque ville, et dans tous les lieux où les enfants d'Israël seront disséminés parmi eux dans leur royaume. Et le Èrev rav s’ordonnera berger sur Israël, le troupeau du Saint béni soit-Il, comme il est dit à leur sujet : « Et vous, mes brebis, brebis que je fais paître, vous êtes des hommes » (Yéhezkel 34:31 ). Et ils n'ont aucune possibilité de faire du bien aux étudiants de la Torah.
Et les hommes vaillants, craignant la faute, tourneront de ville en ville sans trouver grâce, et le Èrev rav les excommuniera [2]d’entre eux. Dans de nombreux endroits, on ne leur donnera qu’une faible subvention[3], de sorte qu'ils ne peuvent se relever de leur chute, et ce, même le minimum vital[4]. Et tous les sages, les hommes vaillants et ceux qui craignent la faute seront souffrants tourmentés et affligés, traités comme des chiens. Mes enfants « qui valaient leur pesant d'or fin, hélas! Les voilà estimés à l'égal de vases de terre » (Eikha 4:2) à tous les coins de rues. Car ils ne peuvent trouver domicile parmi eux.
Et qu’en est-il de tous ces hauts fonctionnaires à la tête de l’État ?
Pendant ce temps, le Èrev rav sera riche, vivra dans le bonheur et la joie, sans souffrance, sans aucune peine – ils sont voleurs, ils prennent des pots-de-vin, ce sont les juges, les dirigeants, « parce que la terre, à cause d'elles (les créatures), est remplie d'iniquité » (Bérechit 6:13). A leur propos, il est écrit : « Ses ennemis seront à leur tête » (Eikha 1:5). Fais moi le serment solennel, pour la deuxième fois, sur la vie d’Hashem Tzva-ot, D-ieu d'Israël, qui est sur le trône des anges, que tous ces mots ne manqueront de ta bouche, que de toutes tes forces tu transmettes au Saint béni soit-Il ces paroles, afin de montrer leur détresse.
Fin du « Fidèle Pasteur ».
[1] Joseph Haïm Brenner (1881-1921), Écrivain et maitre à penser de la direction sioniste, écrit en 1919 :
« Notre caractère national est corrompu depuis toujours. Nous n’avons jamais été un peuple productif. Nous avons toujours vécu une vie de gitans et de chiens. Que voulez-vous des antisémites ? Pourquoi refusez-vous de vous rendre à l’évidence ? La vision de la haine et du mépris envers Israël ! Les Juifs sont des gitans, de la saleté, de la pourriture, du dégoût. Des œufs pourris, pas des êtres humains. Des chiens blessés.
Les peuples européens, bien qu’ils nous aient étranglés sans pitié, comme on étrangle ce que l’on déteste, méritent tous les honneurs. Nous ne sommes pas des êtres humains. Plutôt, un crachat. Tout notre héritage spirituel n’est qu’un moustique mort. Est-ce que maintenant nos rues vont-elles être envahies par ces gueules que nous connaissons venues de tous les ghettos ? La pourriture du genre humain ? » (in A Holocaust from Heaven, p.79). Voir aussi le documentaire Herzl et le sionisme.
[2] 98% des familles expulsées du Goush Katif sont encore dans des locaux provisoires…
[3] La guerre menée en ce moment par les orthodoxes pour les allocations familiales et les subventions des yéchivot nous prouve que nous ne sommes pas loin de la Guéoula…
[4] Pour une famille de 4 enfants, les allocations familiales ont été divisées par 2 et diminuées de 276 € en 2001 à 116 € en 2008, la moyenne européenne étant de 438 €…